20 jours environ après la nouvelle crise des déchets à Naples, des tonnes d'ordures
s'amoncellent dans les rues et se décomposent à une vitesse accélérée sous l'effet de
la chaleur.
"C'est cyclique : on nettoie, on ramasse, on tamponne, on travaille dans un état
d'urgence quasi permanent ... et Naples se remet à respirer. Le risque de choléra
s'éloigne ainsi que les crises d'asthme, les pestilences" nous dit Marcelle Padovani, envoyée spéciale du Nouvel Observateur.
1400 tonnes de déchets à recycler chaque jour, c'est un pari lorsque les décharges
publiques sont saturées et qu'un seul incinérateur est en marche. La population locale
s'oppose à ce qu'on en construise des nouveaux.
Tout le monde semble s'être uni pour ruiner la cité. La Camorra profite de la situation, la
Ligue du Nord refuse la solidarité nationale, la classe politique locale rivalise d'incurie.
A Naples et sa région, Luigi De Magistris, en place depuis peu, avait déclaré qu'il allait nettoyer la ville en cinq jours, mais Naples est encore une fois sous le feu des projecteurs.
Face aux 2300 tonnes de déchets, de sacs poubelles maladorants qui jonchent les rues
de la seule ville de Naples, la population se sent humiliée et abandonnée.
Des commandos arrivent de nuit pour incendier les tas de déchets, des montagnes
d'ordures. Ces foyers aggravant une situation déjà difficile.
De la création de nouvelles décharges à la mise en place d'incinérateurs, les administrations locales devront tenir compte à la fois du mécontentement des populations
et des organisations criminelles qui ont beaucoup à gagner dans le domaine du recyclage des déchets.
La Mafia tente de prendre le contrôle des déchetteries, un marché rémunérateur qu'elle
infiltre depuis 20 ans nous informe Le Point.
Ce problème dure depuis 1994.
En attendant, le nouveau maire insiste sur la nécessité d'intensifier le tri sélectif dans une
ville où il s'effectue à hauteur de 15% contre une moyenne nationale de 60%.
Il a ordonné un ramassage des ordures 24 heures sur 24 et que les camions de ramassage
soient escortés par des gardes armés.
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