lundi 18 octobre 2010

Marseille et la débâcle des ports français


La CGT bloque le premier port de France depuis trois semaines, les patrons en colère
cherchent des solutions alternatives.
Le syndicat majoritaire refuse l'application de la réforme votée en juillet 2008 qui prévoit
le transfert au privé des activités d'exploitation des ports, principalement les grues et leurs
conducteurs.
La réforme portuaire devait rétablir la compétitivité des ports français.
Elle est en train de les tuer à petit feu.
La CGT veut préserver sa majorité syndicale dans le GPMM et donc son
pouvoir sur le port. La réforme, en transférant au privé les activités d'exploitation la
privera des plus importants bataillons de syndiqués. D'où son obstination à réclamer
que les 220 salariés qui doivent être transférés dans la filiale créée pour regrouper les
terminaux pétroliers conservent des feuilles de paie du GPMM.
Une soixantaine de bateaux et leurs équipages sont bloqués en mer.
En réaction à la libération par les CRS d'un dépôt pétrolier bloqué par des grévistes, la
CGT a fermé les accès routiers au port.

Ces actions perturbent l'activité économique de la région.
Elles feraient perdre trois emplois directs et 350.000 euros par jour sur le terminal à conteneurs
de Marseille et 1,5 million par jour sur les terminaux pétroliers.
Soit 30 millions en 3 semaines.
Pour les armateurs, l'immobilisation d'un porte-conteneurs coûte plus de 50.000 euro par jour.
Certains patrons tournent le dos au port phocéen. Marseille est en grève permanente, c'est ingérable.
Les taris de fret sont 20% plus élevés qu'à Anvers et le coût de déchargement du conteneur
est 15% plus cher pour un service qui peut prendre jusqu'à une semaine contre 4 heures
à Anvers.
En 30 ans, Marseille a déjà rétrogradé du 2ème rang des ports européens au quatrième.
Pour les conteneurs, le segment de marché qui a explosé, Marseille est désormais douzième.
Les clients excédés ne veulent plus passer par Marseille.
Les douze raffineries françaises sont toujours en grève.
Un certain nombre de stations-essence en France sont à sec.
Face risque de pénurie d'essence, les Français se sont en effet rués ce
week end sur les pompes.
Les compagnies pétrolières sont soupçonnées de profiter de la crise actuelle autour de la
pénurie d'essence pour relever leurs prix de vente du carburant.
L'armateur Marfret a carément arrêté sa ligne désservant l'Algérie qui achemine 200
conteneurs par semaine vers ce pays. Il a également dérouté sa ligne des Caraïbes à
Sète.
"L'essentiel de ce qu'on achète pour la vie courante vient de Chine, mais la moitié ne
transite déjà plus par nos ports."
Les détournements de trafic s'élèveraient à 25 % du volume total. Le port d'Anvers n'a
eu q'une journée de grève en 25 ou 30 ans.
D'autres armateurs tels que CMA-CGM refusent le déclin annoncé des ports français et
privilégient l'efficacité des ports français.
Le port est pris en otage.
au niveau national, ces nantis en sureffectif qui gagnent 4000 euros par mois pour 18 heures
de travail hebdomadaire et partent à la retraite à 55 ans dans le cadre du plan amiante
veulent continuer à partir de 55 ans.
au niveau local, la CGT bloque la réforme pour sauver sa mise.
au niveau du port, un conflit entre la CGT des bassins (NDLR) et la CGT des bassins de Fos
plus positive.
Les terminaux pétroliers devaient passer au privé.

Les entreprises sont pénalisées, ne sachant plus où se trouvent leurs conteneurs.
C'est désastreux, le port est à un tournant, l'activité conteneurs risque de disparaître des bassins qui seront livrés à la plaisance et aux paquebots de croisière.
(Le Figaro.fr)

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